Golf à Aucaleuc : la partie n'est pas gagnée Les
Les élus de la Codi ont voté pour le principe d'un golf mais ils ont demandé au président de renégocier la surface avec des investisseurs pressés.
Les 52 élus de la communauté de communes ont voté hier soir à l'unanimité pour le principe de création d'un golf 27 trous avec hôtel haut de gamme de 80 chambres sur les ex-terrains militaires d'Aucaleuc. Ils ont donc voté oui sur le principe mais certains se sont farouchement opposés à la surface demandée par les deux investisseurs qui veulent les 95 hectares de terrains avec le stand de tir pour 560 000 €. René Benoit, le président, a donc mouillé le maillot pour convaincre la majorité du bien fondé de cette création : « C'est un beau et grand projet qui respecte l'environnement puisque les deux porteurs du projet ont promis de garder les nombreux espaces boisés des terrains. C'est un projet qui fera rayonner la région de Dinan en France et en Europe. Un projet qui va créer environ 70 emplois et qui va générer de la taxe professionnelle dont tout le monde ici va profiter. En plus ce golf ne coûtera pas un centime aux contribuables. On gagne même de l'argent car les terrains que l'on vend 560 000 € ont été estimés à 200 000 € par les domaines. » Une argumentation qui n'a pas convaincu Jean Fauvel, le maire d'Aucaleuc : « Ils veulent 95 hectares alors que nous étions partis pour 80 hectares. En plus je découvre ce soir que nous cédons aussi le stand de tir. Ce projet n'est donc pas acceptable en l'état. Une seule activité sur un seul grand terrain, c'est non. Je veux aussi, à Aucaleuc, pouvoir développer autre choses sur ces terrains qui sont situés sur ma commune. » Même son de cloche pour René Régnault, vice président et maire de Saint-Samson, qui observe : « Ces investisseurs nous mettent le couteau sous la gorge. Sans possibilité de négocier. » André Calistri, élu à Trélivan, s'est ensuite demandé « un golf pour qui · », suivi de Denis Riaux, maire de Bobital, qui s'est étonné du « prix très peu élevé de cession des terrains. 560 000 € pour 95 hectares, c'est une très bonne affaire pour les porteurs de projet. »
« C'est oui ou c'est non ? »
Michel Vaspart, vice-président en charge de l'économie a ensuite mis en garde les élus : « Cela fait 18 mois que les investisseurs ont présenté leur projet. Et ils prennent un risque. Alors soit c'est oui, soit c'est non, autrement, si on les fait encore attendre ils vont aller voir ailleurs et nous sommes repartis pour des années de galère pour trouver de nouveaux porteurs. » Les fidèles de René Benoit ont ensuite emboîté le pas de Michel Vaspart comme Gérard Blanchard, élu de Dinan : « Il n'y a pas de golf 27 trous dans le grand Ouest. Les investisseurs veulent organiser dans ce golf des compétitions internationales. Vous imaginez les retombées économiques et touristiques. Ce projet est donc une aubaine formidable. Il ne faut pas le louper. »
En fin de conseil, après trois heures de longues discussions, René Benoit, a tenté une approche en demandant aux élus de se prononcer sur le principe du projet. Jean Fauvel, le maire d'Aucaleuc, a bondi en demandant de bien préciser, dans la délibération, les nombreuses remarques faites durant les débats, notamment sur la superficie. Il a finalement été décidé de mandater René Benoit pour aller renégocier un peu les surfaces (plus ou moins 90 hectares) et le prix d'achat du terrain (pas en dessous de 560 000 €) : « Je vais donc, avec le bureau, rencontrer à nouveau les porteurs du projet pour leur demander de faire un petit effort et je reconvoque tout le monde dans une semaine pour dire soit oui, soit non aux nouvelles conditions. »
Vincent JARNIGON.
Ouest-France