Aujourd'hui,rien

4 février 2007

Aujourd'hui,rien

clope

Devant le lycée, un trafic de drogue lucratif

Les trafiquants présumés d'un vaste trafic de cannabis Place des Cordeliers étaient jugés hier par le tribunal correctionnel.

Des trafiquants qui, quasi quotidiennement, revendaient du cannabis par barrettes de 50 grammes, place des Cordeliers, à des dizaines de très jeunes consommateurs, souvent des lycéens. Soit en tout et sur un an, de mars 2005 à mars 2006, plus de 30 kg écoulés. Les responsables présumés de ce trafic étaient jugés hier par le tribunal correctionnel. À la barre, le patron présumé, un homme d'une trentaine d'années ; sa copine, âgée de 23 ans ; un revendeur, âgé de 20 ans ; un autre petit revendeur, absent à l'audience, puis un jeune homme, suspecté par l'accusation d'être le gros bras de l'affaire, mais d'être aussi le vrai fournisseur du réseau dinannais.

Le responsable du trafic, quand il a été interpellé mi-janvier 2006, avait tout de suite avoué aux enquêteurs être le patron du réseau. Chez lui les policiers avaient notamment découvert plus de 4 000 € en espèce et un peu de cannabis. À la barre, le trentenaire avoue avoir écoulé environ 30 kg de drogue, pour 12 000 € de bénéfices. Il a dédouané sa copine, qui vit toujours avec lui, expliquant « qu'elle n'avait rien à voir avec tout cela ». En guise d'explication, le jeune homme a noté qu'à l'époque, il « faisait n'importe quoi. » Il a pourtant refusé de donner le nom de son fournisseur, par peur des représailles. Pour se défendre, la copine du trafiquant présumé a noté qu'elle lui avait « expliqué à de multiples reprises que ce n'était pas bien. » En vain. L'un des revendeurs, cités dans cette affaire, a clamé à l'audience qu'il dealait du cannabis « mais pas avec ces gens-là. » Le présumé gros bras, un grand gaillard de 26 ans au casier judiciaire vierge, a nié son implication. « Mais pourtant, la police a retrouvé deux kilos de cannabis dans votre garage à Dinan », s'est étonné la présidente. « Je n'en savais rien Je n'étais pas à Dinan à l'époque. Je n'ai rien à voir avec toute cette histoire. Arrêtez d'insinuer des choses... » lui a répondu le prévenu. La présidente a insisté en lui demandant pourquoi il a été vu « à plusieurs reprises par des témoins Place des Cordeliers. Vous étiez apparemment celui qui donnait un coup de pression. Vous êtes costaud et vous pouvez faire peur. » « Je vous dis que je n'ai rien à voir avec tout cela », a répété le prévenu.

« Le vide abyssal du dossier »

La substitut du procureur, dans ses réquisitions, a insisté sur l'importance du trafic : « Vous imaginez, plus de 30 kilos. Le responsable ne nie pas les faits. Je demande donc 30 mois de prison ferme. Sa copine devait savoir. Mais elle n'a rien dit. Je demande donc 10 mois de prison ferme. » Contre le revendeur absent à l'audience, elle a requis 18 mois de prison avec sursis. Contre l'autre revendeur elle a demandé quinze mois, dont dix avec sursis. Pour le gros bras, elle a expliqué : « il était là pour faire peur et relever les compteurs. Il descendait de Rennes quand l'argent ne rentrait pas assez vite à son goût. Je demande donc deux ans de prison ferme. »

L'avocat du présumé responsable a demandé une peine moindre car il a estimé que son client était en train de se réinsérer. L'avocat de l'un des revendeurs et de la copine du trafiquant présumé a expliqué également que les implications de ses deux clients étaient également moins importantes. L'avocat du « gros bras » a réclamé la relaxe en expliquant que l'accusation : « n'a pas de preuves. Mon client est poursuivi pour usage, détention, revente ou cession de cannabis, alors que personne ne l'a vu tirer sur un pétard ou vendre du cannabis. Vous vous êtes basés sur des rumeurs. Votre dossier, c'est le vide abyssal. Le tribunal doit se baser sur des faits qui sont prouvés. Et ce n'est pas le cas. » L'affaire a été mise en délibérée. La décision sera rendue le 2 mars.

Vincent JARNIGON.

Ouest-France

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